Compagnonnage au potager, les bonnes associations de légumes et plantes au jardin

Les plantes et les légumes sont comme nous… Ils ont leurs bons compagnons, ceux à côté de qui ils se sentent bien ou qui les protègent. Le compagnonnage au potager c’est donc cultiver à côté les uns des autres des légumes ou des plantes qui se plaisent ensemble, qui se protègent, qui sont bénéfiques l’un pour l’autre. C’est une pratique de la permaculture qui réside dans l’intérêt des symbioses entre différents plants. C’est utiliser les capacités d’une plante pour lutter contre les faiblesses d’une autre. Repousser les nuisibles, apporter de l’ombre, se partager les nutriments ou les besoins en irrigation, le compagnonage c’est aider vos légumes en plantant à proximité les plantes avec lesquelles ils s’accordent le mieux dans la croissance ! Pour que votre potager soit plus fort, suivez le guide.

Qu’est-ce que le compagnonnage ?

Le compagnonnage est une méthode de cultures associées née de l’expérience de générations de jardiniers. Elle vise à fournir le meilleur environnement à chaque légume et plante. L’enjeu est de regrouper les végétaux par « affinité » pour leur bénéfice mutuel et d’éloigner les mauvais compagnons. Les adeptes de la permaculture apprécient généralement le compagnonnage qui va au-delà de la création d’écosystèmes respectant la biodiversité. Cet « art des bonnes associations » permettant de limiter les intrants est plébiscité par les professionnels de l’agriculture bio et recommandé par les spécialistes du développement durable.

Les meilleures associations de végétaux et leurs supers pouvoirs

Toutes les plantations sont confrontées aux nuisibles mais fort heureusement la nature est bien faite.

Repoussez les parasites et éloignez les maladies

Certaines espèces ont le pouvoir de protéger leurs congénères. Les plantes aromatiques éloignent, voire éliminent certains parasites. La liste des plantes anti-insectes est même très longue. Exit mouches, moustiques, pucerons et autres bestioles sur les légumes plantés à proximité !

  • Le thym fait notamment fuir les sphinx de la tomate, les mouches et les fausses-arpenteuses du chou, les vers et les aleurodes des maïs.
  • L’origan éloigne moustiques, papillons du chou et chrysomèles du concombre.
  • La ciboulette repousse pucerons, scarabées japonais et mouches de la carotte.
  • La menthe éloigne pucerons, fourmis et altises.

L’herbe à chat, l’ail et les alliacées ont également des propriétés insecticides. Les fleurs (soucis, géraniums…) éloignent aussi les pucerons et les nuisibles volants. Les pétunias attirent et piègent cicadelles et sphinx de la tomate. La capucine, véritable aimant à pucerons, est carrément la star des potagers. C’est la compagne idéale des pommes de terre dont elle limite le mildiou. Le cosmos trouble le déplacement et la vision des insectes indésirables. L’œillet d’Inde protège les tomates et les pommes de terre des nématodes.
La carotte est un compagnon idéal pour l’oignon dont elle repousse la mouche. Pour éloigner les parasites et stimuler la croissance des tomates plantez du basilic entre les rangs.

Attirez les insectes utiles

Pour attirer les bourdons pollinisateurs et les syrphes, plantez des fleurs et laissez quelques pissenlits et trèfles sauvages. Le persil attire les insectes utiles qui protègent et pollinisent les tomates. La bourrache séduit les abeilles pollinisatrices et bloque les minuscules guêpes nuisibles.

Pour attirer les insectes alliés comme la coccinelle, un anti-pucerons naturel exceptionnel, diversifiez vos plantations et oubliez les produits chimiques. Plantez aussi de l’aneth, des capucines et laissez quelques orties

Créez des dynamiques d’échanges

En tenant compte de la hauteur des légumes vous pouvez protéger les espèces fragiles et économiser de l’eau. Les épinards pousseront idéalement à l’ombre du maïs ou du tournesol et il en sera de même pour les haricots nains, les pois et les concombres. Leurs racines étant de tailles différentes, ces plantes ne rivaliseront ni pour l’eau ni pour les nutriments. La bardane à longues racines rapporte même des nutriments du sol profond dans la couche arable pour le bien-être des plantes à racines courtes.
Les compagnonnages peuvent aussi former des trios comme le synergique maïs/haricots grimpants/courges. Le maïs haut supporte les haricots alors que la courge ombrage le sol et garde l’humidité. Ses grandes feuilles piquantes limitent la prolifération des mauvaises herbes et éloignent les rongeurs. Les haricots à croissance rapide fixent l’azote et le rendent disponible pour d’autres plantes.

Le compagnonnage par famille de plantes ou légumes

La nature est complexe et le compagnonnage aussi. Avant d’entrer dans les détails des familles, voici quelques points importants :

  • Les végétaux qui ne font pas bon ménage sont généralement ceux de la même espèce ou qui ont des besoins nutritifs identiques.
  • Le légume qui a le moins de compagnons est sans conteste le fenouil. Il faudra donc le planter à l’extérieur de vos plates-bandes. Attention aussi au cresson et à l’absinthe qui empêchent leurs voisins de pousser.
  • L’ail est au contraire le meilleur protecteur du potager et le bon compagnon de presque toutes les espèces.

Les légumineuses

La famille comprend toutes les variétés de plantes à gousses (haricots secs, lentilles, fèves, pois, haricots mungo, lupin, soja…). Les légumineuses qui ont le pouvoir d’enrichir le sol en azote sont idéalement associées aux cucurbitacées. Elles s’accordent aussi parfaitement avec les tomates, les graminées et les céréales.

Les cucurbitacées

C’est la grande famille des courges, courgettes, melons, concombres, cornichons et pastèques. Les cucurbitacées se sentent bien à côté des échalotes, des haricots, des oignons et des petits pois. Ce ne sont pas de bons compagnons pour leurs congénères ou les pommes de terre.

Les liliacées

Il y a les florales (lys, tulipes, jacinthe…) et les alimentaires (asperges, ails, poireaux, oignons…). Ces plantes vivaces à bulbes se sentent bien à côté de certaines plantes (haricots, tomates, pois, poivrons, thym, persil…). En règle générale les liliacées ne font pas bon ménage avec les légumineuses et la pomme de terre.

Les associations de liliacées

Les ombellifères ou apiacées

Les plantes de cette famille, les ombellifères, (carotte, persil, cerfeuil, céleri, coriandre…) sont un peu spéciales car elles se protègent mutuellement. Vous pourrez donc les planter côte à côte (à l’exception du fenouil…). La carotte est très bien à côté d’autres légumes (ail, haricots, salade, oignons, pois, poireaux…) mais ne la placez surtout pas près de betteraves ou de menthe.


Les solanacées

Les variétés alimentaires sont des légumes comme les tomates, les aubergines, les poivrons, les piments et les pommes de terre. Les solanacées ont du mal à s’entendre entre elles mais les tomates sont bien à côté de carottes, de choux, d’épinards, d’oignons, de poireaux ou de salades. La pomme de terre est à l’aise avec l’ail, les haricots, les poireaux et les pois.

Les associations de solanacées

Les crucifères

Les choux, le brocoli, le cresson, le navet ou la roquette sont des crucifères qui ne s’entendant pas du tout entre eux. Les compagnons du chou sont la betterave, les haricots, la salade, les petits pois et la tomate. Le navet dit non aux radis mais se développe bien avec l’ail, les épinards, le céleri, les petits pois ou la ciboulette.

Les Chénopodiacées

Parmi les chénopodiacées, famille d’herbacées sans pétales, ont trouve sont les betteraves, les épinards ou les bettes à cardes. Vous pouvez les planter à côté de haricots, de choux, de radis ou encore de tomates mais ne plantez pas d’épinards à côté des betteraves.