Permaculture, comment jardiner malin ?

Jardiner malin, qu’est ce que cela peut signifier ? Le jardinage et le potager en pensant écosystème, biodiversité, synergie et même symbiose ? Faire pousser ses légumes en développement durable en s’inspirant de la nature ? Faire son maraîchage en utilisant peu d’énergie et de place et en s’appuyant sur ce que la nature peut nous apporter ? Le jardinier malin pour nous est tout cela, il respecte son environnement et celui-ci le lui rend bien, il s’inspire de la nature et recrée des microcosmes qui fonctionnent en bonne intelligence. « Cultivons notre jardin », disait Voltaire dans Candide. Mieux : cultivons le dans le respect de la nature et de notre planète. Pour y arriver, la permaculture vous sera d’une grande aide. De quoi s’agit-il ? Comment la pratiquer ? Comment débuter ? Grâce à ce guide, cette merveilleuse philosophie n’aura plus de secrets pour vous !

La permaculture, qu’est-ce que c’est ?

L’écologie est au cœur de la philosophie de la permaculture. À travers ce concept, l’objectif est de mettre en place un ensemble d’écosystèmes respectant la biodiversité.

Développement durable, respect de la Terre et de ses ressources

En tant que permaculteur, vous mettez en place différentes cultures en usant de techniques agricoles récentes dans le respect de la terre et de ses ressources. Aussi, le développement durable est au cœur de votre démarche.

On doit le concept à 3 personnes : Masanobu Fukuoka, agriculteur biologiste japonais et aux deux Australiens Bill Mollisson (biologiste) et David Holmgren (essayiste).

Comment pratiquer la permaculture en maraîcher rusé ?

La permaculture est une philosophie à part entière, voire un véritable mode de vie et de pensée. Une fois cet état d’esprit atteint, vous pourrez passer aux travaux pratiques. Voici les principes qu’il faut retenir pour pratiquer la permaculture.

La nature comme source d’inspiration

C’est l’un des principes fondamentaux de la permaculture. En fait, il s’agit d’instaurer un ensemble d’écosystèmes miniatures. C’est comme si vous aviez une mini-Terre dans votre propre jardin.

La forêt est la principale source d’inspiration des permaculteurs. Dans cette optique, vous devriez mettre en place les 7 strates forestières, à savoir : la couche des arbres intermédiaires, les arbustes, les herbes annuelles, les plantes de couverture, la rhizosphère (une zone souterraine de la terre, influencée par les racines et les micro-organismes), la strate verticale (vignes, lianes) et la mycosphère (l’espace qui comprend la vie sous forme de champignons).

En mettant en place des conditions biologiques similaires à celles de la forêt, vous aurez la garantie d’une productivité élevée.

La symbiose des mycorhizes c’est quoi ?

La symbiose des mycorhizes s’inscrit pleinement dans l’optique du principe forestier. Il s’agit de profiter de la capacité des champignons à lier les plantes et le sol. Concrètement, le champignon en question a la possibilité de s’introduire dans les cellules des racines d’un arbre ou d’une plante donnés.

Un système d’échange judicieux

L’opération est effectuée via les hyphes. Ces derniers sont donc digérés par les plantes de votre jardin. De cette façon, elles pourront se nourrir des nutriments apportés par les champignons du sol (fer, zinc, cuivre, magnésium, potassium…).

En contrepartie, ces derniers reçoivent le gaz carbonique absorbé par la photosynthèse des plantes. Il va dans les champignons sous forme de glucides. Le processus permet aussi aux champignons d’avoir des vitamines et des acides aminés.

La biodiversité et le compagnonnage

C’est un autre principe important de la permaculture. Ici, vous allez instaurer un équilibre évolutif. Il consiste à associer différentes espèces animales (micro-organismes) et végétales. Comme nous l’avons vu un peu plus haut, vous pouvez utiliser le principe de la rhizosphère et de la symbiose des mycorhizes.

Une synergie biologique

Ces méthodes s’inscrivent dans le cadre d’une polyculture. Il s’agit aussi d’une culture associée, nommée compagnonnage, à travers laquelle vous cultivez plusieurs espèces végétales sur une même parcelle. C’est donc une véritable synergie biologique, une symbiose végétale prompte à gonfler votre rendement que vous allez mettre en place. Cette polyculture s’oppose à la monoculture pratiquée dans l’agriculture intensive. On sait à quel point cette dernière est nuisible pour l’environnement et pour le bien-être des animaux.

Nourrir le sol

La plante tient une place primordiale dans les écosystèmes que vous allez mettre en place dans le cadre de la permaculture. Le sol a aussi un rôle central et c’est à ce niveau que vous allez travailler le plus. Votre but est de préparer une terre vivante pour qu’elle puisse capter le carbone. Celui-ci, comme nous l’avons vu, sera utile aux champignons pendant la symbiose des mycorhizes.

Les écosystèmes et les différentes associations que vous allez mettre en place devraient permettre d’apporter, continuellement, des nutriments et de la matière organique au sol. Dans ce système naturel, les micro-organismes vivants détiennent un rôle crucial. Tant d’éléments qui permettront de conserver et de régénérer le sol.

Les plantes vivaces

Ces végétaux font partie intégrante de votre permaculture. Vous n’avez pas besoin de les replanter chaque année. Les plantes vivaces nécessitent moins de fertilisants que les autres. Elles n’ont pas besoin de beaucoup de soins non plus.

L’intérêt des animaux

Si vous avez des animaux domestiques chez vous, ils vous seront d’une grande aide pour votre permaculture. De fait, ils pourront vous aider dans la restauration de votre jardin par le biais des matières organiques qu’ils rejettent.

D’un autre côté, vous pouvez déployer des vers de terre. Ces derniers vous aideront à oxygéner le sol et à l’entretenir. Ce principe implique également la mobilisation de mangeurs d’insectes, d’escargots et de limaces. Par exemple, vous pouvez déployer des poules, des canards, des dindes…

Les animaux omnivores et herbivores

Les animaux omnivores vous aideront à nettoyer le sol et à le désherber. Pour leur part, les herbivores vous seront utiles pour la tonte. Ils peuvent également vous débarrasser des basses branches et des plantes invasives. Ajoutez à cela leur apport organique inestimable.

La gestion de l’énergie

L’écologie et la protection de l’environnement sont donc les piliers de la permaculture. La dimension énergétique n’est pas absente de cette belle philosophie. Contrairement à l’agriculture conventionnelle et intensive, la consommation d’énergie – et donc votre empreinte carbone – sera réduite.

Vous n’aurez pas besoin de mobiliser des machines et de gros véhicules pour entretenir votre parcelle. La nature sera votre meilleure partenaire pour cultiver votre jardin. Si jamais vous étiez dans l’obligation de recourir à certains engins, préférez ceux qui fonctionnent au biocarburant.

Nos astuces pour débuter dans la permaculture en bonne intelligence

Tout cela c’est bien beau n’est-ce pas ? À présent, il est temps de vous lancer ! Voici comment bien démarrer votre permaculture.

L’examen du sol

La première chose à faire consiste à vérifier l’état du sol dans lequel vous comptez mettre en place votre permaculture. S’il s’agit d’une terre pauvre, vous aurez un peu de mal à établir vos cultures, d’où l’importance de bien travailler le sol. Vous pouvez, par exemple, l’enrichir avec des fertilisants naturels.

Le choix du bon emplacement

Choisir le bon emplacement est une autre étape importante pour l’instauration de votre culture écolo. L’endroit doit être bien ensoleillé et aéré. N’oubliez pas que c’est le vent qui va contribuer à la fécondation des plantes.

La préparation du terrain

L’heure, à présent, est à la préparation du terrain que vous avez choisi. Vous devez l’aérer et le nourrir. Par exemple, vous pouvez mettre en place des couches successives de matières organiques pour l’alimenter. Pour vous aider dans cette tâche, il y a le guide sur comment préparer son jardin potager.

Les graines, l’arrosage et le choix des animaux

Au niveau des plantations, préférez les graines bios reproductibles. Vous devez aussi dresser la liste des plantes annuelles et bisannuelles. Avant la semence, n’oubliez de dessiner votre plan d’orientation. Une fois chose faite, vous devez préparer votre système d’arrosage et mobiliser les animaux qui vous aideront à entretenir et à fertiliser votre parcelle.

Jardiner malin avec la lune, être en phase avec la nature

Ca va paraître logique et plein de bon sens mais il me semble important de le faire figurer ici. Si vous souhaitez que vos efforts paient, il vous faudra suivre la nature. Qu’est-ce que j’entends par là ? Jardiner avec les saisons, suivre la météo, les variations de températures, les intempéries, le cycle solaire mais aussi sa course. C’est aussi, pourquoi pas jardiner avec la lune et utiliser un calendrier lunaire, croire en la biodynamie.

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Et voilà, le tour est joué ! Travaillez avec ardeur, amour et passion !